Fondateur de w.a.n, l’une des premières boutiques Made In France, Charles Burke nous raconte l’évolution et le retour de la fabrication française.
Bonjour Charles, comme Chez Tante Gaby, vous avez ouvert une boutique spécialisée dans la fabrication française. Depuis combien de temps est-elle ouverte ?
Bonjour Coline. J’ai ouvert la boutique en décembre 2009. J’ai pris auparavant un an pour monter le concept, trouver un local et trouver une banque qui voulait bien me suivre.
Comment l’idée du 100% fabriqué en France vous est venue ?
J’ai beaucoup voyagé, fait beaucoup de métiers différents et à chaque changement je m’étais promis de faire mieux, c’est-à-dire de faire de moins en moins de mal à la planète et d’essayer de populariser une consommation bénéfique à tout notre écosystème. Il était donc hors de question de continuer à cautionner et de participer à l’exploitation de l’Homme par l’Homme et de la planète, encore très ou bien trop résiliente. Il était donc évident pour moi de monter un commerce qui favorise le made in France, le zéro-déchet ainsi que la Slow Cosmétique.
Avez-vous vu des changements de consommation depuis 10 ans ?
Je pense qu’étant donné la précocité du concept et l’évolution très positive du magasin il y a dû avoir un changement positif oui, mais je partais de pas grand-chose non plus. Je dois avouer que je suis assez déçu par une évolution plutôt lente, vu la quantité d’informations facilement disponibles. Tout le monde à la possibilité de connaître les effets néfastes d’une mauvaise consommation, mais la grande majorité ne change pas ses habitudes. Je suis également déçu de voir que le consommateur a du mal à faire la différence entre le made in France et une simple marque française. Il est tellement facile de s’informer aujourd’hui. Internet est un des outils d’informations. Il y a aussi les labels comme OFG, EPV. Des associations comme la FIMIF et plus récemment notre collectif !
Vous faîtes partis du collectif des boutiques Made In France, pourquoi ?
Le collectif me permet d’échanger sur les mêmes sujets entre commerçants qui ont les mêmes préoccupations que moi. Il me permet de m’améliorer car à plusieurs on est toujours mieux ! Nous avons tous des bonnes idées pour notre propre magasin, les partager nous aident à voir des choses que tout seul nous n’avions pas vu. Nous nous informons également sur l’évolution du marché MIF, des fournisseurs et des logiciels de gestion. Il n’y aucune limite au niveau de l’entre-aide. Le collectif me permet aussi d’augmenter ma crédibilité et ma notoriété à travers les différentes opérations de communications que nous mutualisons.
Avez-vous une marque favorite ?
Une ? non plusieurs et beaucoup ! mais je peux citer mes petits favoris car ils me suivent depuis le début : Opinel, Collegien, Archiduchesse, Duralex…
Quels conseils donneriez-vous à un commerçant qui souhaite se spécialiser dans le MIF ?
– Tout d’abord il faut le faire par conviction et non par but lucratif.
– Ensuite choisir un emplacement stratégique au niveau passage, quitte à payer un loyer un peu plus cher. Le client fait très peu de détour pour aller dans un commerce qui à ses yeux n’est pas encore indispensable.
– Etablir une gamme intelligente en termes de mix marketing et marge. Il faut avoir du flux mais aussi de la marge.
– Prévoir une très bonne trésorerie pour les deux premières années.
– Bien se renseigner sur les produits référencés, le client à besoin d’un plus au niveau conseil et histoire.
produit/fabricant. Il faut établir sa notoriété par le choix et aussi par sa compétence, sa crédibilité.
Merci Charles pour ton partage, w.a.n continue d’être une vraie source d’inspiration pour Chez Tante Gaby !